Ce mot semblera peut-être hors du sujet de cet Indice, mais comme l'Ordre de Chevalerie est une des plus belles marques de la noblesse, que le Collier qui en est donné et mis au col du Chevalier par les Souverains, porte le témoignage du mérite et de la naissance de celui qui en est honoré, et que l'on s'en sert pour un des plus beaux ornements de l'Écu : il ne sera pas hors de propos de représenter ici toutes les belles marques d'honneur qui ont été inventées et instituées par les Rois et Souverains, tant pour induire à la vertu ceux qui en poursuivent la possession, que pour porter la vertueuse noblesse à mériter par leur générosité l'acquisition d'une si illustre reconnaissance. L'usage des Colliers ou chaînes d'or mises au col des Chevaliers n'est pas une nouveauté, puisque les Assyriens, les Égyptiens, les Mèdes et les Perses avaient pour symbole et marque de la liberté, de la noblesse, et de la Chevalerie, la chaîne d'or au col. Pharaon la mit à celui de Joseph, lorsqu'il le tira de l'esclavage pour le proclamer Gouverneur de l'Égypte. Les Romains, qui avaient tiré la pratique des Gaulois, dit Favin, de donner la Chaîne d'or aux Chevaliers, la recevaient de la main des Empereurs ordinairement en trois doubles. Et nos Rois, et les Souverains Instituteurs des Ordres, ont donné et donnent quelques fois des chaînes de ce nombre ternaire, pour Colliers de leurs Ordres, qui d'autrefois sont composés de chaînons entrelacés, chargés de Coquilles, de Roses, de Chérubins, séparés par de doubles lacs, de chiffres, de lettres, de trophées d'armes, de Griffons, et autres ouvrages, et dont la principale différence consiste aux Croix, Médailles, et autres pièces particulières qui pendent au bout, qui seront ici déchiffrés et représentés, et leurs institutions décrites par ordre des temps et suivant que nous les a données le docte Favin duquel je tire ce petit abrégé des Ordres, lequel, sans parler de celui de la Table ronde, fabuleux ou non, institué par Artus Roi d'Angleterre qui régnait en l'an CCCC. XLV composé de vingt-quatre Chevaliers, je commencerai par
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Les Princes de la Chrétienté n'ont pas été les seuls à inventer et instituer ces Compagnies de Chevaliers, les unes établies pour exercer diverses oeuvres de Charité, et pour la défense de la Foi, les autres pour marque d'honneur et de récompense de la vertu de la noblesse ; mais même parmi les Barbares de l'Orient et de l'Occident, les Princes y ont institué de ces Compagnies d'honneur, et sous divers emplois. Comme L'ORDRE DE LA HALCQUA dont les Chevaliers sont nommés Chevaliers d'honneur, parce que la Halcqua signifie Chambre d'Honneur, étaient faits par le Soudan de Babylone et de Syrie pour approcher de sa personne de laquelle la garde leur était commise, et n'y étaient admis qu'après avoir été instruits et élevés aux exercices militaires.
Celui de l'ÉTOILE au Royaume de la Chine, qui n'est donné qu'à ceux que le Roi fait Comtes, Gouverneurs ou Vice-Rois de Provinces, lesquels portent sur leurs bonnets rebrassés d'Hermines une Étoile d'or, pour marque de Chevalerie ; et autres Ordres qui se peuvent voir dans Favin, et dans Joseph Accosta en son histoire des Indes.
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